COP21 : un accord international pour un défi planétaire.
Le 30 novembre dernier, s’est ouverte à Paris la 21ème Conférence Internationale sur le climat avec la présence de 195 Chefs d’Etat et de Gouvernement venus affirmer leur volonté d’aboutir enfin à un accord universel pour le climat. La partie n’était pas gagnée d’avance tant les divergences sur certaines questions étaient importantes. Au matin du 12 décembre, après 14 jours et 14 nuits de longues négociations, c’est pourtant un accord universel, contraignant et ambitieux qui est ressorti de ces négociations. J’aimerais ici en rappeler les principaux points.
L’accord prévoit de maintenir le réchauffement climatique « bien en dessous des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5° C ». Cet accord repose sur la base de l’équité, selon la responsabilité historique des pays dans la hausse des températures et rappelle le principe de la « responsabilité commune mais différenciée » des Etats. Pour permettre aux pays en développement d’atteindre leurs objectifs, la solidarité internationale sera au rendez-vous. Ainsi, un fonds d’au minimum 100 milliards de Dollars, financé par les pays riches en faveur des pays plus pauvres sera créé. Les engagements des Etats sont actuellement trop limités pour enrayer la progression des températures en dessous des 2°C. C’est pourquoi l’accord prévoit un mécanisme de contrôle et de révision des engagements des Etats tous les 5 ans. Un comité d’experts vérifiera que les engagements des pays sont tenus.
C’est maintenant aux 195 pays de ratifier cet accord selon leurs propres procédures internes, et de mettre immédiatement en œuvre les actions pour atteindre les objectifs ambitieux de cet accord.
Cette 21ème Conférence pour le climat est aussi un succès pour la diplomatie Française. Il faut sur ce point souligner le rôle décisif du Ministre des Affaires étrangères et Président de la COP, Laurent Fabius. A force de négociations, de déplacements, de rencontres bilatérales, et de persévérance, il a su créer un esprit de concorde favorable à la recherche d’un compromis. Il ne faudra pas non plus oublier le rôle des négociateurs et de la société civile, anonymes ou personnalités, qui ont rendu possible la conclusion de cet accord.
La préservation de l’environnement n’est pas un sujet de pays riche ou de pays pauvre, de droite ou de gauche… Alors que la véracité scientifique du réchauffement climatique ne fait plus aucun doute, c’est à chacun d’entre nous de veiller à préserver l’environnement. Il revient à chacun d’adopter quotidiennement des gestes simples pour limiter son empreinte écologique : économiser l’eau et l’électricité, limiter ses déplacements motorisés, trier ses déchets… Il revient aux pouvoirs publics, quelque soit leur échelon (Commune, Département, Région, Etat…), d’encourager ces pratiques et de mettre en œuvre la transition énergétique de notre pays. Ce travail doit se faire aux côtés des citoyens et des associations. C’est par ces pratiques individuelles et collectives que nous parviendrons ensemble à faire changer les choses.
La France s’est déjà engagée sur la voie de « l’excellence écologique » grâce à la loi sur la transition énergétique et la croissance verte que j’ai votée avec la majorité. Réduction de la part de l’énergie nucléaire et fossile, rénovation des logements, chèque énergie pour les plus modestes, meilleure gestion des déchets… La loi portée par Ségolène Royal est ambitieuse et rendra la France exemplaire sur ce sujet.
Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà patentes : fonte des glaces, montée des océans, disparition des espèces animales et végétales, multiplication des catastrophes naturelles… A l’occasion de la COP21, les Chefs d’Etat de pays insulaires ont eu l’occasion de nous rappeler à quel point l’urgence climatique était déjà une réalité pour eux tant le risque est grand que leur territoire ne disparaisse sous les eaux.
Agir contre le réchauffement climatique c’est protéger les populations les plus pauvres dans le Monde car elles sont les premières victimes des changements climatiques. C’est aussi se poser la question de quel Monde nous voulons laisser à nos enfants. A l’occasion des dernières grandes rencontres internationales, le cri d’alerte a déjà été poussé. Mais nous avons atteint cette fois-ci une étape réellement décisive pour les générations futures. C’est pourquoi je continuerai de m’engager, comme citoyenne tout autant que comme représentante de la Nation, en faveur de la préservation de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique.
Marie-Anne Chapdelaine